CPIE Yonne et Nièvre

Etude de l’éthologie équine

mardi 20 décembre 2016 par SRPM

De nombreux auteurs ont étudié le cheval en liberté, mais seule la Station de Recherche des Metz développe depuis de nombreuses années un programme de recherche en biologie du comportement, sur l’utilisation du cheval par l’homme.

Dans ces conditions, pour lui très artificielles, le cheval transpose comme il peut ses programmes de comportement naturels aux situations artificielles dans lesquelles il est placé par l’homme.
L’éleveur ou l’utilisateur, qu’il soit jockey, driver, cavalier d’obstacle, de dressage, ou meneur, gagneront beaucoup de temps, d’efficacité et de sécurité dans leur travail en tenant compte de ces mécanismes biologiques.

Comme toujours lorsque nous étudions un animal domestique, nous nous intéressons d’abord à l’ancêtre sauvage correspondant, s’il existe encore, ou sinon à un cousin aussi proche que possible. C’est le cas pour le cheval dont l’ancêtre est le Tarpan qui avait le même nombre de chromosomes (64) que nos chevaux domestiques, mais qui a disparu vers les années 1910.
Nous nous contenterons donc du cheval de Przewalski, ou Takh (66 chromosomes) qui a été très bien étudié par l’éthologue Claudia Feh, fondatrice de l’association « TAKH » basée à la Station biologique de la Tour du Valat, et impliquée dans la réintroduction du Takh en Mongolie.

Nous pouvons ensuite établir un éthogramme de nombreux chevaux domestiques de races différentes, dans des milieux plus ou moins naturels, et comparer ces éthogrammes avec celui des chevaux sauvages.
Nous essayons ensuite de comprendre quels sont les mécanismes neurophysiologiques qui sous-tendent les différents éléments de l’éthogramme.

Enfin, nous étudions les mécanismes de défense, de soumission physiologique ou d’adaptation qui sont mis en œuvre dans les conditions de vie très artificielles que l’homme impose au cheval.

Nous réfutons totalement l’expression usuelle « équitation éthologique ». L’éthologie n’est pas un recueil de « trucs » pour manipuler les animaux, mais une discipline biologique d’observation destinée à comprendre comment fonctionne l’animal : ça n’est en aucun cas une manière d’agir sur lui.
Dès que l’on sort un animal de son milieu naturel, et à fortiori si on l’utilise à son profit, on provoque obligatoirement des troubles plus ou moins importants selon les méthodes utilisées.

Nous pouvons utiliser nos connaissances comportementales et neuro-physiologiques du cheval pour essayer de réduire le plus possible les troubles causés chez le cheval par la dénaturation (la « désaffordance ») que nous introduisons dans son environnement et son comportement.
C’est le seul service que l’éthologie peut rendre aux cavaliers, et surtout aux chevaux !

Mais que l’on ne parle plus d’ « équitation éthologique », laissons cela aux maquignons. L’éthologie ne peut qu’aider les gens de chevaux à minimiser les dégâts causés par l’appropriation égocentrique que nous exerçons sur le cheval comme sur tous « nos » animaux domestiques.


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